mardi, mai 23, 2006

back home


A 6 heures du soir, il faisait bien 44 degrés en ce jour mois de mai. Me voilà de retour sur Niamey. J’avais beau être prévenu que c’était torride, j’avais de vagues souvenirs de ce que ça procure comme sensation, on ne s’y fait pas. Le bruit du ventilateur est rassurant, il n’empêche, sentir doucement des perles de sueur couler sur son front alors qu’on ne bouge même pas, c’est une drôle de sensation. Me voilà donc bel et bien de retour en terre sahélienne…motivé comme jamais pour me faire bercer par le doux ronron du ventilateur, dans ce lit que j’ai finit par installer dehors.

Après un bon mois d’absence. Boulot moto dodo tel sera mon credo les prochains mois. Chaque jour, et comme tout le monde ici je veillerai à l’arrivée des premières pluies. En attendant je me replonge avec un plaisir certain dans mes souvenirs de cette parenthèse vietnamienne. Car c’est au pays des viets et des 52 autres minorités ethniques qui compose ce pays que nous avons passé notre mois d’avril. Que du bonheur ! Certes je suis aller cherché une bonne tranche de vie (et de nems) à 9000 km de l’Afrique, l’expérience valait quand même le déplacement.

lundi, mai 22, 2006

Le Vietnam


Au fait je ne sais même pas par quoi commencer tant y a dire. Depuis l’aéroport, il faut d’abord trouver un bus, puis en prendre un autre et enfin négocier une motorbike pour quelques milliers de Dongs. Chope un hôtel (c’y pas cher mon frère)

Le temps de récupérer des douze heures de vol et à nous la ville. J’avais bien entendu parler du développement asiatique mais alors la, ça dépasse l’entendement. De partout ça construit ça bouge, ça grouille dans tous les sens. La densité de population étant ce qu’elle est, tout le monde (ou presque) vit dans la rue. Et dans la rue, comme les vietnamiens ne sont pas grands, tout se passe à proximité du sol. Les étales sont par terre et les chaises où l’on s’assoit pour prendre un thé, pour manger un peu où fumer une pipe à eau ressemblent étrangement à celles que l’on retrouve dans les classes de maternelles. Le flot des motos (l’heure du pousse pousse est maintenant passé à la postérité) et tel qu’à première vu, il est impossible de traverser sans croire sérieusement qu’on va se faire écraser. Pas de stop, pas de feu rouge, et pourtant quand faut y aller faut y aller. On m’avait prévenu, j’avais du mal à le croire. Faut juste prendre son courage à deux mains, marcher droit devant soi lentement et ne pas s’arrêter, c’est la technique. Et ça marche, chacun anticipe le mouvement de l’autre et agit en conséquence. Y’a pas d’embrouille. C’est une réflexion que je me suis souvent fait. Certes on ne vous dit jamais non (à nous de faire la différence entre un oui qui en est un et un oui qui veut dire non) ça change des coup tarabiscotés qui font souvent office de norme dans les pays que j’ai récemment fréquentés. Hanoi est donc une ville qui surprend où on s’en prend plein la vue et plein les oreilles. Au milieu de ce bordel frénétique on trouve des havres de pays près des multiples lacs qui sont dans cette ville et des temples et pagodes qui ont survécu.

Avant de me replonger au Vietnam et tant que jy pense, pour une fois je tiens à dire que je garde aussi en mémoire ces quelques jours (c’est toujours trop court) passé en France. En famille ou avec les potes, à Paris ou à Lille, c’est toujours trop bon. Loin du CPE, de Sarko et des scandales politiques du moment, l’espace de quelques jours j’ai retrouvé ce que j’aime tant dans ce pays : le plaisir partagé des gens à l’approche du printemps. On sort dans la rue, on se prélasse sur les terrasses des cafés, on se découvre un peu, on est de bonne humeur. C’est la France qui passe à l’heure d’été et qui prend un malin plaisir à voir le soleil et le beau temps reprendre le dessus. Ca change des articles de journaux et de se qu’on entend à la radio quand on n’y est pas.


Pour le Vietnam par contre je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. Les hôtesses étaient bien fringuées dans l’avion. La température était des plus clémentes quand nous sommes arrivés à Hanoi. Ah, et dire que j’ai du partir de ce pays pour cause de fin de vacances. Franchement, rien que pour les nems, si je peux je partirai bien m’installer dans ce pays. Cette balade asiatique fut éphémère mais c’est comme tout ce qui est bon on y prend goût, on a pas envie que ça cesse. Ca m’a rappelé et confirmer dans l’idée que je dois aller vers une année sabbatique…partir, à la découverte de l’inconnue, et à la rencontre de mon imaginaire...Avant d’arriver dans ce pays, je n’avais en moi que des restes de cours d’histoires pas trop cool. J'imaginais aussi tout plen de petits personnages dans des rizières avec des chapeaux pointus qui mangent avec des baguettes et qui parlent une langue bizzarre.

au milieu d'une histoire






Ce passé qui perdure et que je côtoie pour la première fois, ça a du bon. Je me vois en pleines histoires de mandarins et d’empereurs d’un autre temps. Et dans ce monde je chercherai à occulter la barbarie des hommes. Car ils en ont laissé des traces et pas qu’une. Il n’en reste pas moins qu’en ce moment on est en plein 10ième congrès du parti communiste. Les Communistes au pouvoir ?! Bizarre, depuis 89 ce n’était plus trop à la mode de part chez moi. Du rouge, des faucilles et des marteaux plus que je n’en reverrai jamais. Mais je me demande ce qu’il en reste. Le mausolée d’ho Chi Minh et les générations de vietnamiens qui sont nés derrière.

Et moi dans tout ça ?





Les temples, les statues de bouddha, de génies, des vieux sages qui ont fait de grandes choses. Je n’ai pas bien compris les tenants et les aboutissants de ces croyances. La symbolique et très présente, tout comme le culte des ancêtres et autres trucs surnaturelles. Entre le principe de réincarnation, les offrandes de faux billets et autres panières de fruit, je me retrouve un peu perdu mais je trouve que ça le fait bien. Rajouter l’odeur de l’encens, le murmure des prières et des mantras. Cette culture… ça a du bon pour développer l’imagination. Des dragons, des phénix, des animaux mi légende mi dieux…

Tourisme


Après ces quelques jours au milieu de la capitale et de son bordel, On se prépare au premiers départs. Allons voir ce qu’il se passe du coté de la baie d’Ha long terrestre ou la pagode des parfums par exemple. La classe, ça déchire comme c’est trop beau. Dommage il y a une quinzaine de cars plein de gens comme moi qui se disent ça. Du coup, j’ai cette petite et vague impression de perdre l’exclusivité de cette escapade. Nous n’avons plus toujours ce luxe de pouvoir éviter le tourisme de masse. Tant pis, le paysage est grandiose, je n’ai même pas besoin de fermer les yeux et de me laisser emporté dans un rêve d’un autre temps, j’y suis déjà.

Il me manquait juste ce chapeau pointu pour me sentir vraiment parti. Dans ce genre de décor je suis comme sur un nuage, voguant légèrement au dessus de la réalité. C’est les meilleurs moment du voyage, c’est quand on reste sans voix où qu’on s’amuse à décrire l’état dans lequel on est. C’est le silence qui s’impose parfois tant on est bouche bée. Pourquoi alors diable je travaille en ce bas monde alors qu’au final la réponse à ce que je cherche est concentré dans ces moments de bonheur. Comme j’ai envie de me prendre une petite année sabbatique. Un petit sac et voilà. La route est devant moi. Pékin-Melbourne ? Vancouver-Ushuaia? Le Caire-la Cap ? c’est pas la route et l’envie qui manque. On finit toujours par retomber de son nuage et face à la journée qui se termine et celle qui va commence on a quand même de quoi faire de beau rêve.

Boucle de L’ouest





Alors prenons la route, nous voilà décidé à lâcher un peu Hanoi, ses motorbikes, sa frénésie, son hyperactivité, pour aller nous recueillir auprès des collines qui sont à la frontière de la Chine. Yes ! A nous les rizières en terrasse. Comme d’hab le temps nous sera clément. On négocie une caisse et nous voilà partie vers ce qu’imagine n’être encore que pur fiction. Et pourtant arrivée au marché de Cat-cat, je me dit que le temps, pour un moment seulement, a eu la très bonne idée de s’arrêter. C’est alors un festival de couleur qui s’annonce. Nous sommes dans les collines. Ici habite le plus grand nombre d’ethnies. Chacun sa tradition et sa manière de vivre (même s’il on croise de plus en plus d’antenne de télévision avec les mêmes programmes débiles). Comme partout les gens sont gentils. Gentiment d’ailleurs de plus en plus de monde se dit que y’a du bon à faire du biz avec les touristes. Les gens abandonnent alors leurs activités traditionnelles. Enfin pas toutes. Y’a n’a beaucoup de riz, bien plus que j’ai pu en voir ailleurs d’ailleurs ! Et là, je reste scotché tellement j’en ai plein les yeux. C‘est la traque de l’homme qui depuis des centaines et des centaines d’année combat les collines pour pouvoir y faire pousser ces graines. Jamais sa main ne m’a semblé si bien arranger la terre pour y plaire à mes yeux. Et dire que je ne resterai que trois jours autour de Sapa… Voilà un endroit que je classe parmi les plus que je n’ai jamais vu, et en plus c’est qu’un début. Nous tracerons donc une bonne semaine autour de ce que les « backpackers » que l’on croise tellement ici appellent la boucle de l’Ouest.

Backpackers


Les backpackers…ça sent bon le tour du monde. Vietnam, Thaïlande, Laos, Cambodge, Birmanie, Malaisie.. Beaucoup d’américains, d’australiens des néo-zélandais, des Israéliens aussi qui cherchent à oublier. Des Français, en pagaille surtout au Nord. On aura donc le loisir de croiser parfois des couples, voir des troupes de Bidochon en chemin. C’est couillon, mais c’est comme ça. Beaucoup ont dû penser la même chose en nous voyant. Que cherche-t-on alors? Rien, sinon à donner quelques bon tuyaux et de passer une bonne soirée avec ces inconnus que l’on a peu de chance de revoir un jour.

La Baie d’Ha long






Dix jours de rizières, de montagnes, de ballades dans les collines et les villages. Nous voilà bien obligé de redescendre pour aller profiter du centre, même si l’envie de rester pour quelques jours encore est bien présente. Pourquoi j’ai pas trois mois devant mois ? Parce que !!! Et donc on retrace vite fait sur Hanoi, au fameux « lovely backpaquers hotel qui, pour 6 euros, te donne une chambre double avec la clim et le petit déj. De quoi rentrer dans le Lonely en un temps record…Le temps aussi de prendre une douche et à nous la Baie d’Halong...le pied. Paye ta pagode mon ami et va donc chez les pirates voir si j’y suis. oui alors la aussi on est pas seul mais sur notre embarcation on se retrouve avec une dizaine de personnes bien cool. Je sirote une bière sur le pont devant ce spectacle et la vue de se paysage légendaire et je me dis que je vais aussi le mettre au rang des plus fameux.

jeudi, mai 18, 2006

s'en fout la mort


Encore une fois le temps passe et s'envole et moi je constate vaguement que faire partager son quotidien sahélien n'est pas la chose la plus facile. Je dis ça je n'ai pas non plus dit un mot sur ce petit bout de sud est asiatique. A partir du moment où l’on s’imprègne et s’habitue à une situation, on ne se rend plus compte de son coté parfois irrationnel.

Le vent a eu la gentillesse de se lever et la température a baissé suffisamment pour que je prenne mon courage à deux mains et marche un peu dans la ville. Loin des 40 km/h que je fais avec ma moto, à la vitesse des pieds de l’homme je me suis rappelé l’histoire des m’en fout la mort.

Ce n’est pas une histoire, c’est le quotidien de bon nombre de personne, apprenti d’apprenti chauffeur de leur état. Partout il y a des minis bus plus que surchargés qui traverse le pays. C’est donc à ce petit de grimper à longueur de temps sur le toit pour charger décharger ou remettre en place la marchandise. On peut le voir sortir du bus par une fenêtre afin de vérifier si la chèvre sur le toit et encore bien attaché alors que le bus est en train de doubler dans un virage à 110km/h…C’est sans doute de là que viens le surnom m’en fout la mort !

vendredi, mai 05, 2006

la vérité!


De retour du vietnam, il faisait bien 43° dégré à l'ombre à six heures dix du soir.