vendredi, janvier 13, 2006

au milieu de nul part




Notre guide connaît la région par cœur, tant mieux car à part les quelques chameaux, les ânes et les biquettes, on ne croisera pas grand-chose. En suivant le parcours du soleil, je sais qu’on va vers le Sud, c’est ma seule certitude. De temps en temps deux cailloux posés les uns sur les autres sont censés nous dire où il faut aller. Pour moi, on est quand même au milieu de nulle part, et de partout c’est du rien qui nous entoure. On pourra me chercher, bien malin celui qui me retrouvera à cette endroit. Au départ ça peut avoir un côté un peu flippant mais ça finit vite par devenir profondément apaisant et libérateur. Libre alors à mon esprit de partir et de rêver à mesure que les couleurs et les paysages évoluent. Avant chaque virage, je savoure à l’avance ce qu je vais découvrir.

Le climat nous est favorable, on se pèle bien la nuit dès que le feu dans lequel on fait cuire nos pâtes s’éteint. Le vent à moitié glacial nous oblige à nous cacher dans les duvets. Le matin on fait du thé (on a un peu oublié d’acheter du nescafé). C’est tout un rituel le thé, un truc à découvrir lors de votre prochain voyage au Niger. Il fait trop froid pour prendre une douche. Je me lave juste les mains et le visage et je regarde le paysage en me disant que la prochaine fois que je pars j’emporte un pot de nutella car le pain dur sans rien c’est pas franchement top.